mardi 4 juin 2013

Premiers cris " Aayoo néné" !

Nous, non je ! car quand je dis « je » c’est pour « nous » les enfants du monde, ta fille, ton fils, ton neveu, ta nièce, ta petite fille, ton petit fils, ta petite sœur, ton petit frère.
Donc, je ! Je prends le stylo qui t’appartient et j’arrache tes feuilles blanches pour écrire, moi aussi, mes doléances, mes peurs, mes envies, mes espoirs.
Sois toute ouïe pour moi car je vais parler, c’est mon droit le plus absolu. Ecoute moi et ensuite agis pour moi car je ne saurai le faire ; Et je sais que tu vas m’écouter si vraiment tu es véridique ! N’as-tu pas dit « Every great man you seen was a child » (Chaque grand homme que vous avez vu était un enfant.
Avant de venir dans ton monde, j’étais quelque part au ciel avec d’autres comme moi ; tu as été avec maman la porte qui m’a permis d’accéder à ton monde. Combien de couples se sont disloqués parce que j’ai tardé à être présent ? Combien êtes vous à faire des pieds et des mains pour m’avoir à vos cotés ?
Pourquoi toi à qui j’ai donné l’extrême privilège de m’accueillir chez toi, tu me réserves la fosse septique pour lit ou que tu m’étrangles ?
ENFANTICIDE = ASSASSINAT !
Et si tu savais ; j’aurai été le bonheur pour toi, j’aurai été une grande personnalité dans le monde, j’aurai été celui qui t’aimerai le plus, qui te consolerai, qui essuierai tes joues mouillées par les larmes que tu verses loin des yeux indiscrets ; j’aurai été… j’aurai été…
Si je savais que ton objectif premier était de me réduire au silence à jamais, j’aurai déjoué tes plans et frapper aux portes où l’on me désire tant. Mais saches que là où je suis-je t’attends ! Je prendrai la parole et tu baisseras les yeux. N’oublie pas que tu me rejoindras, demain, l’année prochaine, dans dix ans, je ne saurai te le dire. Mais qu’importe car je sais que tu seras au rendez vous ! Meurtrière !
Quant à toi qui me porte dans ton ventre essaie de voir souvent le docteur ou la sage-femme pour tes consultations pré natales car d’elles dépendent ma survie et la tienne. En ce moment ta bouche est la mienne, ton sang le mien.
Arrête de fumer car je ne tolère pas l’odeur de la cigarette. N’as-tu pas dit que « le droit de fumer ne te donne pas le droit d’enfumer les autres ».

Tu es mon fort, protège moi ! Je communique avec le monde extérieur à travers toi. Je vois tes peines ; je ressens tes joies.
Oh papa ! Ne la frappe pas car elle t’aime ; elle me l’a avoué. Quand des animaux piétinent ton champ tu te mets dans tous tes états ; et le seul champ dont tu disposes pour y semer la seule graine qui mérite d’être semée, qu’est ce que tu en fais ? Oses tu le maltraiter ?
Aux femmes battues ! Ecoutez que je vous dise ; ils vous battent parce qu’ils sont des lâches ; vous n’êtes point la source de leurs problèmes. Et si vous saviez. Aujourd’hui, il a baissé la tête devant un autre homme, une autre femme, pour garder son boulot, pour ne pas perdre une relation… et pour te garder toi, toi à qui il avait promis mille et une chose, faut-il qu’il te batte ? Non !
Vous vous étiez fait des promesses ; vous aviez rêvé ensemble, traversé le désert ensemble, visité les oasis disséminés ça et là, vécu les mirages. Pourquoi tant de haine maintenant ? Pourquoi tant de violence autour de moi ?
Ne savez vous pas que je suis plus sensible qu’une pellicule, plus sensible que la rétine de l’œil ? Je ressens toute la violence qui m’entoure comme je ressentirai l’affection, l’amour et la tendresse que vous vous témoignez ou que vous auriez dû.
Je viens au monde dans cette violence inouïe ; tu continues de la battre et/ou elle continue de crier sur toi, je commence la nuit à mouiller mon lit faute de ne pouvoir arrêter cette haine, cette violence. Je suis loin d’être malade ; je m’exprime. Arrêtez et j’arrête !
Plus tard à l’école, l’éducateur s’étonne devant le dessin où j’ai fait apparaître des hommes en sang, en pleurs ou que j’utilise beaucoup de rouge. Il ne faut pas s’étonner, l’explication est chez moi, à la maison.
Pour moi le dessin doit être rapproché au langage. En général, je suis sensible à la « forme de beauté » ou forme géométrique, celle qui est exécutée pour le plaisir qu’elle procure à l’œil ; je ne m’intéresse qu’à « la forme de vie », celle qui a pour but de reproduire les objets réels. Et dans mes dessins je fais la différence entre le coloris « réaliste » et celui qui est purement « décoratif ».
Aux pédophiles, vous êtes des assassins ! Comment en êtes vous arrivés là ? J’ai l’âge de votre fille, de votre fils… Pitié !
A toi coépouse de maman, je ne suis en rien responsable de vos différends. Pourquoi dois je en payer les pots cassés ? Soyez raisonnables et responsables.
Je veux aller à l’école et y rester. Ma formation initiale commence par la case des tout petits où je bénéficierai de mes premières armes tant éducationnelles que sanitaires et sociales pour affronter le reste du chemin. Il faut m’y inscrire et participer à la développer cette case du quartier.
Notre droit à l’expression est congénital. J’use de cette liberté comme vous : Seulement avant l’apparition d’un langage clair et compréhensible par toi, je m’exprime à ma manière.
A La minute qui suit ma naissance, ma venue dans ton monde, je crie. Je pleure pour manifester ma peur, mes angoisses. Je ferme les poings pour vous montrer que je suis prêt à lutter, à faire corps avec vous pour jouer ma partition dans cette symphonie mondiale, humaine ; Pourvu juste que vous m’en donniez les moyens.
Donc écoutez !




Souleymane Amadou Ly

Julesly10@yahoo.fr
77 651 65 05

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