samedi 12 juin 2010

Clash !



Clash !



Seuls dans notre chambre, il est 2h30 du matin; une main tapote mes hanches et je sursaute.


-excuse moi, je veux e parler me chuchote une voix.


je me réveille; j'essaie de retrouver mes esprits. où suis je?


ah ! je suis dans la chambre avec mon mari.


- que se passe t-il?.


- je veux te parler car je n'en peux plus.


- je t'écoute, dis.


- voilà, je voudrai que tu quittes la maison demain; je te libère. "fassé nala".


Mon sang ne fit qu'un tour; un seul tour nak car je m'y attendais.


Depuis longtemps j'essuie des revers. Il me trouve maintenant trop grosse, mes repas devenus trop salés ou trop fades, ses chemises mal repassées avec toujours des plis imaginaires...


Il trouve même que je materne beaucoup: cinq enfants! que je me suis faite toute seule peut être; lui qui a toujours dit que la planification rime avec la xénophobie.


Quand Moussa me courtisait c'était toujours des mots doux: "tu es la plus belle", "tu es ma reine"...


Il me couvait, me cajolait et me protégeait.


Nous fûmes vite unis par des parents "niak caxaan" !


j'étais aux anges. je lui avais proposé de garder mon emploi mais lui ne voulait pas. Il me servait toujours:


- Ma chèrie "yow tamite" tu n'as pas besoin de travailler ; je suis cadre à la banque et je peux subvenir à tes besoins. Tout ce que j'attends de toi est que tu t'occupasses de nos enfants.


Trop naive, je l'ai cru. je quittai mon travail et je l'attendai sagement à la maison, "di defar bamu baax"!


je me mettais toujours sur mon 31 attendant impatiemment son retour; je l'aidais à se déshabiller avant de plonger ses pieds dans de l'eau tiède pour les masser afin de faire disparaître sa fatigue du jour; ensuite je l'appelais 'nijaay"!


"seey na déééé"!!!!!


Les choses ont commencé à se détériorer après la naissance de mon troisième enfant.


Je suis devenue trop encombrante pour lui; "xanaa tay"!


Il s'est trouvé une seconde épouse qui récolte les fruits de ma labeur pour me pousser à la porte mais rien n'y fit; je suis restée pour mes enfants.


j'ai passé l'éponge sur ses pseudoséminaires, ses réunions nocturnes, ses messsages sur son portable toujours en mode silencieuse...


Attendre demain pour partir? pourquoi?


Je me levai avant d'aller réveiller mes enfants; Lui, mon mari me regardait faire guettant ma réaction; j'ai eu envie de lui dire:


" rassures toi; je ne vais pas faire de scandale car ce divorce je l'ai consommé depuis longtemps; j'attendais juste la notification; dans ta maison j'y ai vécu avec Dieu; en dehors je vivrai avec LUI".


Mes pensées sont allées à toutes ces femmes qui vivent le martyr chez elles, qui sourient en pleurant, qui dansent avec un coeur immobile; toutes ces femmes niches de secrets, de calomnies... que l'on accuse injustement d'adultère.


Elles sont braves car la terre entière n'aurait pas pu contenir les larves du volcan de leur amertume. Elles se taisent pour sauver ces maris , ces hommes gais dehors et trop sévères à la maison.


Celles qui ont la chance d'avoir un bon mari , sachez que vous détenez l'oiseau rare, l'espèce en voie de disparition. Gardez le dans le parc inviolable de votre coeur et dans la réserve classée de votre grande compréhension. Protégez le des braconnières !


"Na yalla déf ci sééy yeup jam"!


Amen



Souleymane Ly


77 651 65 05


julesly10@yahoo.fr

lundi 7 juin 2010

De l'urgence de la Renaissance Africaine

Le mot Renaissance signifie le réveil, le renouveau, la résurrection, l’action de connaître un nouvel essor ; c’est renaître, c'est-à-dire revenir à la vie, croître de nouveau, recommencer à vivre.

Il faut pour cela reconnaître que l’Afrique ne vit plus ou que la vie lui est interdite.

En tant qu’ensemble géopolitique et géostratégique dans le monde, l’Afrique n’existe pas. Elle est absente. Elle se refuse de construire une logique historique qui lui soit propre, pour la construction de son futur ; c’est un constat.

Au plan strictement historique, nous avons toujours laissé faire ; nous avons accepté le drame africain. Un drame qui est physique avec ses chaînes, ces pendaisons, ces assassinats, ces villages incendiés, ces hommes valeureux capturés et échangés.

Nous avons vécu quatre siècle de traite négrière, un siècle de destruction et d’exploitation coloniale, le partage de l’Afrique à la Conférence de Berlin en 1884-1885 qui fut l’acte de vandalisme et de vol le plus criminel de toute l’histoire de l’humanité ; et les frontières actuelles sont elles mêmes un legs du crime colonial.

Je n’oublie pas le siècle d’apartheid en Afrique du Sud.

Du XVIè au XXé siècle, nous n’avons cessé de travailler pour les autres, de construire l’économie des autres, de fournir gratuitement toutes les matières premières et la main d’œuvre. Et l’Europe s’est faite la part belle dans cette exploitation de notre continent.

A coté de ce drame physique, ils n’ont cessé de nous bâillonner psychologiquement en distillant des qualificatifs qui ne font que nous rabaisser : « le beau sauvage », « le primitif », « le non civilisé », « le colonisé », « le sous développé »… Je comprends Diziz La Peste (rappeur franco sénégalais) quand il dit qu’il croyait qu’en Afrique les gens vivaient dans les forêts et qu’ils donnaient la main aux lions…C’est ce qu’on lui a fait comprendre à l’école.

C’est tellement abyssal en nous que nous ramenons tout le meilleur au blanc ; Au Sénégal, par exemple, quand tu es propre ou bien habillé on dit de toi que « toubab nga » ( tu es un blanc) ;c’est valable pour une belle maison « keurou toubab », de belles chaussures « dalu toubab »…

Les Afrique de mépris venues d’ailleurs concourent à cela : « Afrique mal partie », « Afrique fantôme », « Afrique sauvage »

Il est urgent pour nous de vaincre notre peur, d’aller au-delà de la tranquillité des habitudes, de la facilité, du statu quo, de la paresse, de l’apathie, du discours intellectuel qui escamote l’essentiel et aller résolument vers le changement, l’innovation, le travail pour enfanter autre chose, le discours qui clarifie pour mieux armer les consciences ; bref vers les Etats-Unis d’Afrique.

Et cela sans demander l’aval ou la caution de qui que se soit. Quand au Japon, l’Empereur Mutsuhito (1852-1912) proclamait sa volonté de réforme et d’occidentalisation, en reprenant le pouvoir confisqué par les shoguns, les chefs militaires, et en donnant une constitution au pays en 1889 (l’ère du Meiji de 1868 à 1912), a-t-il demandé l’avis des africains.

Quand Churchill (1874-1965) au sortir du désastre de la deuxième guerre mondiale, enclenchait la renaissance européenne, a-t-il demandé notre avis ?

Aujourd’hui il est nécessaire d’aller vers la Renaissance africaine car l’urgence et la nécessité se font sentir.

Aucun peuple ne fait la renaissance pour un autre peuple. Aucune Renaissance ne tombe du ciel. La Renaissance n’est pas une forme nouvelle de la coopération bilatérale ou multilatérale. Elle est rupture avec le statu quo et décision souveraine de revenir à la vie que l’on souhaite.

C’est dans cette lancée que je salue l’idée de reprise des bases françaises établies au Sénégal par les autorités du pays. Sans entrer dans des considérations de politique politicienne j’en appelle à d’en faire de même ; c’est important !

A cause du drame africain et surtout des schémas géopolitiques et géostratégiques d’aujourd’hui et de demain, l’Afrique doit abandonner la catégorie de l’anecdote, du superficiel et de l’anodin, de la dispute pour la dispute, des projets sans suivi, sans action.

Les peuples africains au nom de la Renaissance africaine doivent revisiter l’héritage culturel de l’Afrique, toutes les expériences artistiques, linguistiques, littéraires, musicales, philosophiques…

Il faut que l’Afrique dialogue avec elle-même, avec son passé, son histoire, sa mémoire culturelle.

La Renaissance Africaine passera par :

  • L’acceptation de nous même ;
  • La claire conscience du poids de notre histoire ;
  • La nomination d’un Ministre de la Renaissance africaine par les différents Etats ; Mission leur sera donnée de jeter les bases du futur gouvernement africain ;
  • La création d’écoles et d’universités avec un programme commun, africain ;
  • Le retour aux valeurs cardinales de bonne gestion et de bonne gouvernance pour une fois arrêter de donner une mauvaise image de l’Afrique et des africains ;
  • La création d’un groupe de presse panafricaine ;
  • La participation responsable de la diaspora qui doit aller au-delà de ses participations à des colloques ou conférences sur le panafricanisme ;
  • La reconsidération de la dette qui nous empêche en partie de totalement nous affranchir ;
  • La sensibilisation des peuples pour les amener à faire leurs cet ultime objectif : les Etats-Unis d’Afrique ;
  • Pousser les différents chefs religieux à jouer un rôle dans cette quête, eux qui ont des disciples partout en Afrique. Pourquoi ne pas intégrer la dimension Renaissance Africaine dans la célébration du Magal, du Gamou et autres fêtes religieuses… ?

La Renaissance Africaine doit être la raison de ultime de toute politique africaine, sur le continent africain, pour rendre à ce continent toute sa dignité, toute son importance et toute sa capacité créatrice.

Aucune Renaissance ne va sans difficulté, sans lutte, sans discipline collective.

Time is up !

Vive Les Etats-Unis d’Afrique !

Souleymane Ly

776516505

Julesly10@yahoo.fr

www.julesly.blogspot.com