Clash !
Seuls dans notre chambre, il est 2h30 du matin; une main tapote mes hanches et je sursaute.
-excuse moi, je veux e parler me chuchote une voix.
je me réveille; j'essaie de retrouver mes esprits. où suis je?
ah ! je suis dans la chambre avec mon mari.
- que se passe t-il?.
- je veux te parler car je n'en peux plus.
- je t'écoute, dis.
- voilà, je voudrai que tu quittes la maison demain; je te libère. "fassé nala".
Mon sang ne fit qu'un tour; un seul tour nak car je m'y attendais.
Depuis longtemps j'essuie des revers. Il me trouve maintenant trop grosse, mes repas devenus trop salés ou trop fades, ses chemises mal repassées avec toujours des plis imaginaires...
Il trouve même que je materne beaucoup: cinq enfants! que je me suis faite toute seule peut être; lui qui a toujours dit que la planification rime avec la xénophobie.
Quand Moussa me courtisait c'était toujours des mots doux: "tu es la plus belle", "tu es ma reine"...
Il me couvait, me cajolait et me protégeait.
Nous fûmes vite unis par des parents "niak caxaan" !
j'étais aux anges. je lui avais proposé de garder mon emploi mais lui ne voulait pas. Il me servait toujours:
- Ma chèrie "yow tamite" tu n'as pas besoin de travailler ; je suis cadre à la banque et je peux subvenir à tes besoins. Tout ce que j'attends de toi est que tu t'occupasses de nos enfants.
Trop naive, je l'ai cru. je quittai mon travail et je l'attendai sagement à la maison, "di defar bamu baax"!
je me mettais toujours sur mon 31 attendant impatiemment son retour; je l'aidais à se déshabiller avant de plonger ses pieds dans de l'eau tiède pour les masser afin de faire disparaître sa fatigue du jour; ensuite je l'appelais 'nijaay"!
"seey na déééé"!!!!!
Les choses ont commencé à se détériorer après la naissance de mon troisième enfant.
Je suis devenue trop encombrante pour lui; "xanaa tay"!
Il s'est trouvé une seconde épouse qui récolte les fruits de ma labeur pour me pousser à la porte mais rien n'y fit; je suis restée pour mes enfants.
j'ai passé l'éponge sur ses pseudoséminaires, ses réunions nocturnes, ses messsages sur son portable toujours en mode silencieuse...
Attendre demain pour partir? pourquoi?
Je me levai avant d'aller réveiller mes enfants; Lui, mon mari me regardait faire guettant ma réaction; j'ai eu envie de lui dire:
" rassures toi; je ne vais pas faire de scandale car ce divorce je l'ai consommé depuis longtemps; j'attendais juste la notification; dans ta maison j'y ai vécu avec Dieu; en dehors je vivrai avec LUI".
Mes pensées sont allées à toutes ces femmes qui vivent le martyr chez elles, qui sourient en pleurant, qui dansent avec un coeur immobile; toutes ces femmes niches de secrets, de calomnies... que l'on accuse injustement d'adultère.
Elles sont braves car la terre entière n'aurait pas pu contenir les larves du volcan de leur amertume. Elles se taisent pour sauver ces maris , ces hommes gais dehors et trop sévères à la maison.
Celles qui ont la chance d'avoir un bon mari , sachez que vous détenez l'oiseau rare, l'espèce en voie de disparition. Gardez le dans le parc inviolable de votre coeur et dans la réserve classée de votre grande compréhension. Protégez le des braconnières !
"Na yalla déf ci sééy yeup jam"!
Amen
Souleymane Ly
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