samedi 29 mai 2010

Dans mon pays... (suite et fin)

Dans mon pays…

Le spirituel dispute la vedette au temporel.

« ki ñep yakaar »

roule en limousine pendant que l’on marche ;

mange gras pendant que l’on jeune ;

« deale » politique en terme de millions

Dans mon pays…

Le spirituel parle plus politique que religion ;

Il menace, intimide, presse, appelle du pied

au nom de ses millions de « fictifs talibés »

Transformés en machine électorale.

Dans mon Sénégal…

Je recommande à tous les musulmans

Les sourates 101, 102 et 103 du coran

Al Takâsur (la rivalité), Al ‘Asr (l’Instant) et Al Humazah (le Calomniateur).

Dans mon pays…

Le peuple subit toutes les hausses

Huile, sucre, loyer, « Dakar Dem Dik »

Si ça continue « Dinañu dem té duñu dik ».

ceux qui ont la chance de partir ne pensent même pas revenir.

Dans mon cher pays…

Les promotions sont « canapés-lits »

et la parité ne fera que l’accentuer.

Pour réussir on y est prêt à tout

Tuer, sacrifier, se baigner dans du sang…

« Lu ko fi jar ? »

Dans ce cher Sénégal…

On peut gagner cent millions en quelques secondes

et refuser de cotiser pour la construction nationale.

Dans mon pays…

On peut se targuer d’être talibé d’untel,

faire tout le contraire de ce qu’il prescrit

et espérer accéder aux paradis divins.

« bala ngani naam ne faa ! »

forniquer, se saouler, voler, mentir, comploter…

n’ont jamais été les prescriptions de nos illustres guides.

Eux qui ont fuit le temporel pour réussir leur mission.

Qu’ont-ils laissé en héritage ?

Tout sauf des biens matériels.

Dans mon Sénégal…

Le policier raquette le taximan, le chauffeur de car…

devant tout le monde sans que personne ne lève le plus petit doigt.

Tous les moyens sont bons pour vous soutirer de l’argent :

Clignotant, feux de position…je dis tout.

Demain ils nous reprocheront d’être mal habillés

ou d’écouter telle station radio et pas une autre.

Dans mon pays…

Parler au téléphone au volant ça fait classe.

Les bus tuent plus qu’ils ne transportent.

Dans mon Sénégal…

La corruption a fini de faire partie de nos mœurs

Qui a créé « nuyo mouride », « njegu guro », « graisser »… ?

Même pour obtenir un extrait de naissance il faut « huiler ».

Dans mon pays…

Ceux qui sont autour du bol ne crient jamais ;

Ils ne protestent et ne se radicalisent que quand le fromage leur est enlevé de la bouche ;

Ils sont prêts à tout pour rester ; s’il le faut, faire allumer des pneus et barrer la route.

Dans mon pays…

Des adultes et des vieux aux cheveux blancs,

toute honte bue, défendent l’indéfendable tous les jours

avec des arguments qui font sourire les enfants de la maternelle.

Nous vous comprenons Messieurs et dames :

« affair bi dafa nékh » !

Voitures de luxe, des villas, téléphone, carburant, passeport diplomatique, comptes bancaires f

« kumu donone nga saalit » !

Dans mon cher Sénégal…

Des cuillers peuvent coûter 45.000 francs

Des fonctionnaires fictifs payés

Des terres spoliées

Les prix de location atteindre des niveaux extraordinaires

Sans que le peuple ne réagisse.

Il dort et n’est pas prêt de se réveiller.

Dans mon pays…

Nos étudiants entrent à l’Université avec le Bac

Et en ressortent avec le Bac ;

Et quand ils ne sont pas contents

Ils s’en prennent à la Nation et non à l’Etat :

Ils cassent nos biens à tous !

Dans mon Sénégal…

reposent Cheikh Ahmadou Bamba, Elh Malick Sy,

Mame Limamou Laye, Baye Niasse…

Eux qui ne sont pas fiers de ce que nous sommes devenus.

Dans mon pays …

Celui ou celle qui donne la paire de gifle est promue ;

Il faut juste la donner en premier.

L’on nous dit toujours, pour mieux nous endormir,

Que le peuple a mûri !

Que neni ! Ce peuple n’a encore rien compris.

S’il avait mûri il n’aurait pas croisé les doigts

devant le désarroi des sinistrés de la banlieue ;

Il n’aurait pas voté oui ou non pour une constitution dont il n’a rien compris ;

Il aurait exigé une feuille de route dans toutes les langues, expliquée et commentée

A tous les partis convoitant son suffrage.

S’il avait compris il aurait…il aurait…

Dans mon cher pays…

Comment voulez vous qu’on vous y écoute

Si nous sommes les seuls à subir les hausses ;

Les seuls à voir nos enfants mourir de paludisme et de diarrhée ;

Si nous sommes les seuls à payer pour nos soins ;

Les seuls dont la progéniture crasseuse peuple les écoles publiques ;

Les seuls à suer dans les embouteillages ;

Dans mon pays…

Nous sommes les seuls à souffrir de migraine,

Tellement on ne dort pas surtout la veille des fins de mois.

Dans mon Sénégal…

Le peuple est étranglé

Et a besoin d’air

Desserrez l’étau s’il vous plait !

Au pied du mur on a plus le choix

Nous risquons de réagir !

Souleymane Ly

776516505

Julesly10@yahoo.fr

mercredi 26 mai 2010

L'ambitieux

Je veux…

Monter très haut

S’il le faut être faux

Casser des œufs à l’intersection

Prendre des bains sans friction

Des bougies comptées

Des litanies contées.

Je veux…

Monter très haut

S’il le faut être faux

Des mensonges inventés

Des complots, contre moi, éventrés

Sacrifier un bœuf noir

Egorger une chèvre noire

Enterrer vivant l’albinos

Voler plus haut que l’albatros.

Je veux…

Monter très haut

S’il le faut être faux

Devant le charlatan, accroupi

Je raconte ma vie d’incompris

De l’autre je médis

Réussir je me dis

Coup d’Etat !

Coup d’éclat !

Je veux…

Monter très haut

S’il le faut être faux

Avoir faim de l’intérieur

Paraître de l’extérieur

Coucher avec sa femme

Caresser l’infâme.

Je veux …

Monter très haut

S’il le faut être faux

Sur des cadavres, danser

À mes plans, penser

Mes intérêts coalisés

Les tiens enlisés

La mort bécotée

Ma peur encodée.

Je veux…

Monter très haut

S’il le faut être faux

Un coup de pouce demandé

Mon invitation quémandée

Ma dignité vendue

Un honneur indu.

Je veux…

Juste monter très haut

S’il le faut être faux

Souleymane Ly

776516505

Julesly10@yahoo.fr

www.julesly.blogspot.com

La Bombe universitaire de Dakar

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar est en danger et c’est le moins qu’on puisse dire rien qu’en s’attardant sur les effectifs : 65.000 étudiants dans une structure construite pour en recevoir 20.000.

Un réseau de prostitution y étend ses tentacules. C’est rare, le week end, de ne pas voir quelqu’un qui met à profit le fait que ses voisins de chambre soient partis se ressourcer à la maison pour s’adonner à des escapades fornicatrices.

A la Cité Aline Sitoe Diatta (ex Claudel), il suffit de s’y déplacer la nuit pour rencontrer des jeunes et des adultes (même des vieux) en quête de chairs fraîches et intello ; Ce sont les devantures de cette cité qui porte le nom d’une brave femme qui a fini de faire la fierté de toute la Nation, qui sont transformées en un grand parking de grosses cylindrées en attente de la fille qu’elles sont venues convoyer.

Le gars descend, sort son téléphone, compose un numéro et quelques instants après c’est une jeune fille dont l’innocence et la jeunesse sautent à l’œil qui sort avant de s’engouffrer dans une de ces voitures en attente ; direction : mystère et boule de gomme.

Les visites sont normalement interdites à certaines heures mais pas les sorties.

Au niveau du campus social la quasi-totalité des chambres sont des lieux de commerce de divers produits et services : cd, traitement de texte…

L’électricité y étant gratuite, des bénéfices sont vite faits. Le gaspillage y règne en maître : c’est l’Etat qui paie ; Non c’est le peuple qui paie !

Dans l’antre où sont normalement préparés les futurs dirigeants de notre pays, l’on y apprend à profiter de « l’Etat providence » avant même d’accéder aux hautes sphères. Le mal est là !

Des chambres qui humainement ne peuvent pas contenir plus de quatre étudiants reçoivent une dizaine d’un coup : même sous le lavabo, un matelas est rapidement étalé la nuit avant d’être rangé le jour venu.

Au sein des amicales c’est une guerre fratricide que des étudiants se livrent. Chacun sait que les membres des amicales sont des privilégiés. Ils sont logés, nourris, soignés…beaucoup plus facilement que les autres. Quid des deals autour de l’acquisition des chambres ?

Ils peuvent bloquer le système éducatif sachant bien que pour se débarrasser d’eux , le pouvoir sur qui ils essaient d’exercer une pression peut penser leur octroyer une bourse étrangère ; et cela ne date pas d’aujourd’hui : combien sont-ils , les membres des amicales, à se retrouver dans des universités en France ou ailleurs après avoir mené l’université vers une année blanche en 1988 et à une invalide en 1994. Aujourd’hui ceux qui s’agitent pour les remplacer savent bien qu’il y’a un gâteau, et une cerise dessus. C’est ce qui explique en partie que des machettes, des couteaux… fassent la loi lors des renouvellements.

Au même moment les taux de redoublement ne cessent de grimper, surtout en faculté des lettres. Il est très facile de trouver à l’UCAD un brillant élève qui échoue, ne se retrouvant pas devant ce casse tête chinois : pléthore d’étudiants, des cours vendus, aucun approfondissement lors des cours magistraux, inaccessibilité du professeur titulaire…

Sur le plan politique c’est encore plus grave. Tous les partis y ont des mouvements de soutien. Les intérêts foncièrement divergents les mettent chaque jour face à face.

Il urge que l’Etat prenne ses responsabilités au risque de voir ce cocktail Molotov exploser un jour et gagner la rue. L’heure est à la mise en œuvre de solutions osées et responsables pour que l’université de Dakar retrouve son lustre d’antan.

Pour désengorger la faculté des lettres il faut vaincre le mal à la racine, revoir les orientations dans les séries littéraires à partir du secondaire ; Ces séries reçoivent le plus grand nombre d’élèves par conséquent il est normal que la faculté des lettres soit débordée.

Il faudra aussi :

  • redynamiser les centres d’orientation qui ne jouent plus pleinement leur rôle ; qu’ils se déplacent vers les futurs étudiants avec en bandoulière la bonne information leur permettant après l’obtention du Bac de se mouvoir facilement dans le cycle supérieur ;
  • Assainir le campus social et règlementer les conditions d’hébergement ;
  • Donner plus de tonus et de lisibilité aux Centres universitaires régionaux (CUR) comme on a eu à le faire avec l’Université Gaston Berger de Saint Louis ;
  • Critérier l’accès au poste de délégué d’une amicale (bonnes notes, assiduité, bonne conduite …) ;

La liste est longue et chacun pourra proposer des solutions lors d’un grand débat sur la situation à l’Université.

Il reste à l’Etat et aux différents acteurs présents à l’Université d’œuvrer pour que jamais cette bombe n’explose !

Souleymane Ly

Julesly10@yahoo.fr

776516505

www.julesly.blogspot.com

Crachats !

Dos nu des temps,

Cheveux au vent,

Femme ! Femme !

Ton corps crame.

Femme Mère, femme sœur

Femme juste peur ;

Ta dignité en bandoulière,

Ta vie prisonnière,

Jadis, chantée

Aujourd’hui escapades vantées.

Femme mère choyée,

Femme amante dévoyée,

Hurle ta présence

Réclame ta préséance.

Lettrée, illettrée

Travailleuse, chômeuse

Peut importe

Reste la porte.

Allongée pour des tunes,

Moins valorisée que des prunes.

Sais tu ? Sais tu ?

Que ta valeur est tue.

Il vient éteindre sa peur

Dans tes bras sapeurs.

Derrière ton dos, il se glorifie

Des tes infanticides, il s’horrifie.

Ta grossesse, il ne porte pas,

Tes caprices, il ne supporte pas.

Femme indispensable

Ne trace pas ton honneur sur le sable.

Ses yeux que tu rinces

Par tes rondeurs intenses,

Voient toujours l’autre

Qu’il dessine dans son esprit feutre.

Prive le de ton trésor,

Et demain pour toi de l’or

Autour de ton cou ;

De toi il sera fou.

Menteur ! Il croit bien à la virginité

Il le nie pour fouler ta divinité.

Et demain c’est une autre qu’il marie

A l’honneur de Marie.

Même si c’est toi qu’il cravate,

Sa confiance s’écarte.

Des scènes quand il ne peut pas te joindre

Disputes pour des détails moindres.

Ta vie devient enfer

Et tes chaînes seront en fer.

Femme, mère de l’humanité

Retrouve ta lucidité

Jalouse ton trésor

Et demain ton cou en or !

Souleymane Ly

776516505

Julesly10@yahoo.fr

www.julesly.blogspot.com