mardi 4 juin 2013

Un cas rapide

-Parcelles !22 ! Parcelles ! 22 ! …
L’apprenti s’égosille pour trouver le maximum de clients pour son car ; il le remplit à ras bol en y mettant des personnes qui acceptent de se mettre debout, les unes derrière les autres.
Deux coups sur la carrosserie et c’est le départ.
Trois femmes assises cote à cote :
- T’as vu le grand boubou de Khady ? Il est joli dé !
- Moo ! laisses tomber ; elle l’a emprunté. J’en suis certaine. Je reconnais la couture ; c’est celui de Fatima, sa cousine, tonne l’autre.
- Ah bon ?! Dieu sait que je croyais que c’était pour elle, tellement elle se sentait à l’aise dedans.
- Elle a l’habitude celle là ! Tu sais, même pour ce baptême là il a fallu que son mari puise dans la caisse de la boîte qu’il dirige. Prête l’oreille rék ! il sera bientôt en prison.
- Je ne comprends plus. Elle t’a pourtant offert dix mille francs que tu as acceptés en chantant ses louanges.
- Je ne lui ai rien demandé moi et ensuite tu ne connais pas la meilleure ? Son mari me court derrière ; Le portable que tu vois là, c’est lui qui me l’a offert. On se rencontre souvent : « Défar bamu bakh ! »
- Soubhanala ! Toi la meilleure amie de sa femme ? Thiey Goor gni !
- Amie mo fi diékh ! Si lui ne refuse pas alors moi non plus !
Au fond du car, trois enfants en blouse bleue : des élèves. Ils ne peuvent plus se retenir ; ils dorment comme des anges ; Fatigués ?
Oh que oui ! Ils quittent tous les jours la banlieue pour rejoindre leur école au centre ville. Ils se réveillent à 4h30 du matin pour être à l’heure. Combien d’école dépassent-ils ? Ont-ils le temps d’apprendre à la maison ? Mangent-ils bien la journée ? Ne sont-ils pas courtisés par des adultes pervers ?
Kham ! Je ne sais pas !
- Eh toi au fond pass yow ! crie l’apprenti.
- Combien de fois ? répond le client interpellé.
- Tu m’as rien donné ! crie l’apprenti.
- Oh que si ! au nom de Dieu ! Barké Serigne…… !
Dieu sait qu’il n’a rien donné et il ne se pose aucune question pour jurer sur le saint coran qu’il s’est déjà acquitté du prix du trajet. Que neni !
- Chauffeur arrêtes toi ! tonne subitement une jeune fille qui depuis le départ snobe tout le monde en reprenant la chanson qui passe dans ses écouteurs bien vissés dans ses oreilles.
- On m’a volé mon téléphone !
Certains clients murmurent en sourdine « Niaw ! bien fait pour toi. »
- Donnes le numéro que je te bipe !
- 77 651 60 0…
Le « galant » Monsieur qui du reste, depuis le début du trajet, n’a cessé de jeter des regards furtifs sur une partie intime de la fille que ne peut cacher un jean au fond trop étroit, compose le numéro et porte le téléphone à son oreille ; A l’expression de son visage on devine bien que ça sonne à l’autre bout.
- Allo ! Bonjour ! Le téléphone que vous avez a été volé ! Ya !!!!!
Notre « gentleman » raccroche aussitôt et baisse les yeux.
La demoiselle l’interpelle :
- Qu’est ce qu’il a dit ? Vous l’avez eu ?
- Il m’a insulté avant de me demander de te dire d’aller en chercher un autre. Apparemment il est descendu depuis longtemps.
Les commentaires vont bon train dans le car. Chacun y va de son analyse et de son expertise.
Le pont de la patte d’oie, une longue file de voitures attendent. On klaxonne, on injurie, on crie, on balance les bras.
Le chauffeur manœuvre pour se frayer au chemin.
Un coup de sifflet strident : c’est l’agent de police préposé à la circulation.
Le conducteur s’arrete. Un bref salut et l’agent récite comme une litanie :
- Permis, carte grise, vignette, visite technique !

Le chauffeur s’exécute en tendant des pièces au policier. Ce dernier s’éloigne du car sans faire cas du nombre de clients debout dans le car ni des lumières défectueuses.
L’apprenti descend de la marche pied et tend un billet de 1000 FCFA au policier qui lui rend les papiers.
C’est à nouveau le départ. Le conducteur énervé par l’attitude du policier appui sur l’accélérateur et va direct sur les rampes du pont. Il veut s’arrêter. Impossible !
Le car fait un saut périlleux et pique le nez du haut du pont.
Malheureusement il n’avait pas de frein.
C’est le noir !
Souleymane LY
77 651 65 05
julesly10@yahoo.fr

Premiers cris " Aayoo néné" !

Nous, non je ! car quand je dis « je » c’est pour « nous » les enfants du monde, ta fille, ton fils, ton neveu, ta nièce, ta petite fille, ton petit fils, ta petite sœur, ton petit frère.
Donc, je ! Je prends le stylo qui t’appartient et j’arrache tes feuilles blanches pour écrire, moi aussi, mes doléances, mes peurs, mes envies, mes espoirs.
Sois toute ouïe pour moi car je vais parler, c’est mon droit le plus absolu. Ecoute moi et ensuite agis pour moi car je ne saurai le faire ; Et je sais que tu vas m’écouter si vraiment tu es véridique ! N’as-tu pas dit « Every great man you seen was a child » (Chaque grand homme que vous avez vu était un enfant.
Avant de venir dans ton monde, j’étais quelque part au ciel avec d’autres comme moi ; tu as été avec maman la porte qui m’a permis d’accéder à ton monde. Combien de couples se sont disloqués parce que j’ai tardé à être présent ? Combien êtes vous à faire des pieds et des mains pour m’avoir à vos cotés ?
Pourquoi toi à qui j’ai donné l’extrême privilège de m’accueillir chez toi, tu me réserves la fosse septique pour lit ou que tu m’étrangles ?
ENFANTICIDE = ASSASSINAT !
Et si tu savais ; j’aurai été le bonheur pour toi, j’aurai été une grande personnalité dans le monde, j’aurai été celui qui t’aimerai le plus, qui te consolerai, qui essuierai tes joues mouillées par les larmes que tu verses loin des yeux indiscrets ; j’aurai été… j’aurai été…
Si je savais que ton objectif premier était de me réduire au silence à jamais, j’aurai déjoué tes plans et frapper aux portes où l’on me désire tant. Mais saches que là où je suis-je t’attends ! Je prendrai la parole et tu baisseras les yeux. N’oublie pas que tu me rejoindras, demain, l’année prochaine, dans dix ans, je ne saurai te le dire. Mais qu’importe car je sais que tu seras au rendez vous ! Meurtrière !
Quant à toi qui me porte dans ton ventre essaie de voir souvent le docteur ou la sage-femme pour tes consultations pré natales car d’elles dépendent ma survie et la tienne. En ce moment ta bouche est la mienne, ton sang le mien.
Arrête de fumer car je ne tolère pas l’odeur de la cigarette. N’as-tu pas dit que « le droit de fumer ne te donne pas le droit d’enfumer les autres ».

Tu es mon fort, protège moi ! Je communique avec le monde extérieur à travers toi. Je vois tes peines ; je ressens tes joies.
Oh papa ! Ne la frappe pas car elle t’aime ; elle me l’a avoué. Quand des animaux piétinent ton champ tu te mets dans tous tes états ; et le seul champ dont tu disposes pour y semer la seule graine qui mérite d’être semée, qu’est ce que tu en fais ? Oses tu le maltraiter ?
Aux femmes battues ! Ecoutez que je vous dise ; ils vous battent parce qu’ils sont des lâches ; vous n’êtes point la source de leurs problèmes. Et si vous saviez. Aujourd’hui, il a baissé la tête devant un autre homme, une autre femme, pour garder son boulot, pour ne pas perdre une relation… et pour te garder toi, toi à qui il avait promis mille et une chose, faut-il qu’il te batte ? Non !
Vous vous étiez fait des promesses ; vous aviez rêvé ensemble, traversé le désert ensemble, visité les oasis disséminés ça et là, vécu les mirages. Pourquoi tant de haine maintenant ? Pourquoi tant de violence autour de moi ?
Ne savez vous pas que je suis plus sensible qu’une pellicule, plus sensible que la rétine de l’œil ? Je ressens toute la violence qui m’entoure comme je ressentirai l’affection, l’amour et la tendresse que vous vous témoignez ou que vous auriez dû.
Je viens au monde dans cette violence inouïe ; tu continues de la battre et/ou elle continue de crier sur toi, je commence la nuit à mouiller mon lit faute de ne pouvoir arrêter cette haine, cette violence. Je suis loin d’être malade ; je m’exprime. Arrêtez et j’arrête !
Plus tard à l’école, l’éducateur s’étonne devant le dessin où j’ai fait apparaître des hommes en sang, en pleurs ou que j’utilise beaucoup de rouge. Il ne faut pas s’étonner, l’explication est chez moi, à la maison.
Pour moi le dessin doit être rapproché au langage. En général, je suis sensible à la « forme de beauté » ou forme géométrique, celle qui est exécutée pour le plaisir qu’elle procure à l’œil ; je ne m’intéresse qu’à « la forme de vie », celle qui a pour but de reproduire les objets réels. Et dans mes dessins je fais la différence entre le coloris « réaliste » et celui qui est purement « décoratif ».
Aux pédophiles, vous êtes des assassins ! Comment en êtes vous arrivés là ? J’ai l’âge de votre fille, de votre fils… Pitié !
A toi coépouse de maman, je ne suis en rien responsable de vos différends. Pourquoi dois je en payer les pots cassés ? Soyez raisonnables et responsables.
Je veux aller à l’école et y rester. Ma formation initiale commence par la case des tout petits où je bénéficierai de mes premières armes tant éducationnelles que sanitaires et sociales pour affronter le reste du chemin. Il faut m’y inscrire et participer à la développer cette case du quartier.
Notre droit à l’expression est congénital. J’use de cette liberté comme vous : Seulement avant l’apparition d’un langage clair et compréhensible par toi, je m’exprime à ma manière.
A La minute qui suit ma naissance, ma venue dans ton monde, je crie. Je pleure pour manifester ma peur, mes angoisses. Je ferme les poings pour vous montrer que je suis prêt à lutter, à faire corps avec vous pour jouer ma partition dans cette symphonie mondiale, humaine ; Pourvu juste que vous m’en donniez les moyens.
Donc écoutez !




Souleymane Amadou Ly

Julesly10@yahoo.fr
77 651 65 05

A Elle !

Dans la voiture vers chez elle
je ne pense qu'à elle
comment est elle réellement?
comme sur ses photos vraiment?
je sais pas. je sais pas.
Arrivé chez elle , je monte les escaliers
je m'arrête; je lace mes souliers
dois je continuer ou renter?
Et si mon bonheur de la voir m'etouffer?
je crois rêver
elle est là ! elle est là !
Ma main effleure la sienne
Mon courage, celui d'une lionne
Sa peau satinée est très douce
je me sens bizare et je supplie rescouce
Toutes les femmes sont belles
mais elle, mais elle est supra-belle
Eh oui elle a un plus
Traitez moi de tous le noms de puce
c'est elle ma star !
Au festival de la beauté, elle mérite l'Oscar
Pour elle je renoncerai à tout l'or du monde
Et tous ses détracteurs seraient immondes
Pour elle je composerai une serénade
Boirai à l'eau de sa bouche, ma limonade
Esclave de ses désirs les plus fous
Flirter avec mon amour fou
A l'encre de ses yeux
j'écrirai pour elle sans mon moi orgueuilleux
qu'elle vive heureuse avec moi
qu'elle vive heureuse sans moi
Peu importe avec qui, qu'elle respire la joie
je lui voue ma foi.

Lettre d'hivernage

« Après la pluie le beau temps ! »
Chez nous ce n’est pas le cas : « Après la pluie c’est le sale temps ! »
J’habite guinao rails, niéti mbar, Jida Thiaroye kaw, Malika, Guédiawaye…j’habite la Banlieue.
Depuis 2003, nous vivons la galère : nous sommes inondés ; Nous avons de l’eau partout : dans la cuisine, le salon, les chambres, la cour… partout.
Pour dormir nous mettons nos lits en hauteur, sur des briques. Au réveil mes pieds plongent dans l’eau pour me rappeler la dure réalité mais « miss nako ! »
Dans nos chambres, les moustiques se régalent. Ils ont quitté les autres quartiers pour élire domicile dans les nôtres. Ici ils trouvent tout ce dont ils ont besoin pour s’épanouir : humidité, saleté et j’en passe.
Je ne cesse de me gratter et tout mon corps est couvert de boutons. Je suis toujours malade et j’en ai peur.
Chez moi les enfants se noient et meurent. Je n’ai plus d’amis avec qui jouer, sauter, gambader, rire…
Les deux amis que j’avais sont morts en voulant traverser la mare qui se trouve derrière. Imprudents vous dites ? Non ! Nous sommes des enfants.
Au début c’était marrant car on aimait pécher les poissons et patauger dans l’eau. Mais aujourd’hui nous en avons marre. « Dooy na seuk ! »
Beaucoup de nos voisins ont déménagé. Moi je n’ai où aller.
Je me rappelle que mon père fonctionnaire à la retraite a investi toutes ses économies dans la construction de cette maison. Il n’a plus rien !
Je le surprends très souvent entrain de pleurer son amertume loin des yeux indiscrets. La tristesse et la peur ont remplacé la joie et la fierté des premiers jours de notre arrivée ici : « Jaxlé na nu ! »
Même le Maire qui était censé vivre avec nous et partager nos joies et nos peines a déménagé vers un autre quartier, au sec. Est-ce cela la décentralisation ? « Yomb na daal ».
De temps à autre on nous distribue des sacs de riz et de l’huile comme si nous étions en famine. Nous n’avons pas faim, nous sommes inondés. Ne savez vous pas que nous n’avons même pas envie de manger car pour le faire le bol est posé sur un fût vide et tous les membres de la famille se mettent debout.
Je t’envie, toi, qui vit au sec ; toi, l’enfant de l’autre qui dispose d’un espace pour jouer, t’éclater, grandir normalement.
S’il est vrai que nous avons élu domicile sur la nappe phréatique, jamais le problème ne sera résolu car l’eau ne sera jamais complètement évacuée.
Travaillez à nous trouver ailleurs ! Construisez nous un réfectoire en hauteur où les familles peuvent se retrouver à l’heure du manger et savourer ces instants.
Toi qui vis au sec si tu veux savoir la chance que tu as, viens faire un tour chez nous !
Souleymane Amadou Ly
77 651 65 05

Silencieux Carnage

Fama Niane ou Maïmouna Dione, peu importe le nom ! Le fait est qu’elles sont des femmes sénégalaises tuées et découpées en plusieurs morceaux.
Comment est ce qu’un homme peut-il regarder une femme, la tuer de sang froid et prendre tout son temps pour jouer au boucher avec le cadavre ?
A-t-elle crié ? A-t-elle lutté ? T’a –t-elle supplié de la laisser vivre et voir grandir ses enfants ?
Comment en sommes nous arrivés jusqu’ici ? Que faisons nous pour arrêter tout cela ?
Autant de questions que l’on se pose.
Je m’indigne et toi avec moi devant une violence aussi absurde, insensée, froide et gratuite.
Ô toi sénégalais ! Tes femmes, tes sœurs, tes filles, tes nièces ne sont plus simplement violées et tuées mais aujourd’hui on les décapite, on les dépèce. 
Quand les mangera-t-on ? Et à quelle sauce ?
Nous assistons à ce carnage, silencieux alors qu’on nous vole nos femmes sous notre nez.
Quels sont les mobiles ? 
Sacrifice humain ? Non car aucun objectif au monde ne mérite un tel sacrifice ; Même remplacer Obama à la tête des Usa n’en vaut pas la peine.
Ô sénégalais ! La pirogue est entrain de chavirer, ressaisissons nous !
Diantre ! Où sont passés nos chefs religieux ? Le troupeau est entrain de s’égarer et ils oublient leur rôle de guide.
Si rien n’est fait, ça va péter ! « Ma gnak souma, ça va péter » ! 
Crois tu que décapiter… un nouveau né restera impuni ? Jamais. La punition n’épargnera ni l’auteur ni les gens qui vivent sur le sol théâtre de ces agissements : « Ay dou yém ci bopou borom » !
Nous sommes devenus, reconnaissons le, un peuple de violence, de mensonge, de combine, de laisser aller et nous devenons de jour en jour plus miséreux. Personne ne sera épargné.
Donnons nous la main et revenons à la raison car l’heure est grave. « Hocher la tête ne fait pas avancer la pirogue » il nous faut tous ramer dans la même direction, accepter de suer pour les générations futures, nous atteler à transmettre à la postérité un Sénégal débarrassé de toutes ces peurs.
« Sénégal kén meunou ko khar niaar » mais nos femmes « mom » on peut les mettre en 13 morceaux ? Le carnage est trop silencieux.
Agissons !

Souleymane Amadou Ly
77 651 65 05
Julesly10@yahoo.fr

Silence on me tue ! "Chuut !!!"

A toi l'enfant mort sans connaitre ta mère !
« Suma doom bës boo amé niaar fuki aat ak niaar…
Dinga guis niawtefu adunya bi »

Youssou, ils n’ont pas attendu mes vingt deux ans pour me faire voir les affres de la vie.
Déjà à mes trois ans le boutiquier du coin a commencé à me caresser moyennant un bonbon ; ces bonbons dont il sait que je raffole. Loin des yeux indiscrets il baissait mon slip et se faisait plaisir jusqu’à satiété. C’est seulement après cela que j’ai droit à mon dû (un bonbon) et il ne manquait pas de me dire « contaane na ! N’en parle à personne ».
Il en fut ainsi pendant des jours, des mois, des années. Je n’osais en parler à personne car moi aussi je tenais à mes bonbons ; Ce que je ne comprenais juste pas c’est qu’il y’avait chez lui une fille de mon âge plus belle et plus bien faite que moi. Pourquoi moi et pas elle ? Est-ce parce que c’est son sang ?
Vous nous violez tout le temps. Après le boutiquier c’est le tour de l’enseignant, de mon patron dans la maison où je travaille comme bonne, de mon chef au bureau, et qui d’autre ? Toi ? Non, toi tu es raisonnable.
Quand on vous prend vous feignez d’être malade ; vous vous confondez en excuses, en « je ne sais pas ce qui m’arrive ». Je vais vous dire ce qui vous arrive : vous êtes malades ! Votre cerveau est ailleurs que dans votre tête !
A la barre on ne vous descend pas, on vous défend !
Comment pouvez vous défendre un pédophile, un violeur, un assassin car maintenant ils nous tuent après avoir satisfait leur libido bestial.
Chers avocats faites entorse à votre déontologie et laissez les seuls contre tous ! Et pourquoi ne pas les castrer ? Chuut !
A la maison je subis les affres de la femme qui a remplacé maman, décédée depuis longtemps, auprès de papa. Elle n’a pas d’enfant avec papa ; Je veux dire pas encore !
Elle ne cesse de parler de l’héritage que papa, qui du reste est bien portant, doit laisser.
Elle a osé me dire un jour que maman est partie juste parce qu’elle était méchante, commère…qu’elle n’était pas aimée par mon père. Moi qu’en sais-je ? Dieu reprend –t-il une personne juste parce qu’elle est méchante ? Non ! Car si tel était le cas le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
Toi Papa, tu assistes à tout cela impassible. Tu ne pipes mot. De quoi as-tu peur ? Pourquoi ne me défends tu pas ? Ne sais tu pas que je porte en moi la moitié de ton patrimoine génétique ?
Sois sûr que je ne te hais point ; j’ai pitié de toi. « IL » te demandera comment tu t’es occupé de moi qu’ « IL» t’a confié pour faire ton bonheur. Sais-tu qui est « IL » ? Non ? « Bu subaa ngay comprendre ».
Euy Maman revient. Mon Dieu pourquoi ne revient-elle pas ne serait –ce qu’en touriste dans ce bas monde pour que je la sers dans mes bras et que je lui dise que je l’aime au moins une fois.
Toi qui a l’extrême privilège d’avoir la tienne en vie, cours vers elle et dis lui que tu l’aimes ; Elle n’attend que cela ! Vas-y avant que cela ne soit trop tard. Chuut !
A la maison, les grandes personnes me demandent un simple bisou moyennant une pièce de vingt cinq francs sans savoir qu’ils sont entrain de construire mon avenir autour du profit.
Personne ne s’occupe si je travaille bien ou pas à l’école. Je me concentre comme tous les membres de la famille sur les « télénovelas ». On en oublie même les obligations religieuses et les vedettes sont Anna, Gustavo, Preta, Paco, Luis Alexandro…
Que nous veulent TV Globo, Ashana LTD et les autres ? Ces « télénovelas » ne sont-elles pas une autre forme d’opium du peuple venue d’ailleurs pour nous confiner dans la médiocrité ? Leurs enfants regardent-ils ces films ? Je ne le pense vraiment pas.
A mes seize ans je te rencontre, toi qui me fit découvrir le vrai amour et on se la coule douce jusqu’à ce que je découvre que je suis enceinte. C’est ce moment que tu choisis pour te défiler, pour dire que ce n’est pas toi. C’est peut être la brise de mer qui nous fouettait chaque fois qu’on allait à la plage. Tu es un lâche ! Ton fils ne te connaîtra pas !
Cependant le jour où il deviendra quelqu’un tu te présenteras pour demander ta part du gâteau avec des prétextes fallacieux du genre « je n’étais pas responsable », « mes parents avaient refusé », « je n’étais pas sûr de moi »… Chuut !!!
Mon fils grandit et je tourne la page.
Aujourd’hui c’est toi l’autre qui vient demander ma main à mes parents. Ils refusent arguant que tu es « casté ». Ils n’ont pas dit « castré » mais « casté ».
Pourquoi ne demandez vous pas à ces blancs qui se marient avec vos filles s’ils sont « castés » ou non ? Ou la caste est juste pour nous les sénégalais ? Je vous défie de me montrer une seule ligne de vos livres sacrés où l’on en parle. Chuut !!!
Déjà que l’on nous considère ailleurs comme une race inférieure, nous enfonçons le clou en créant nous-mêmes des classes sociales les unes plus inférieures que les autres. Soyons sérieux waay !
Dieu sait que quand tu venais me voir et que tu leur donnais de l’argent, le fruit de ton travail de casté ils n’ont jamais refusé.
Au contraire Papa commençait à me parler des problèmes de la maison ; En plus clair il me demander de participer à la gestion financière de « sa famille » car il n’assurait plus que le repas de midi ; le petit déjeuner et le dîner n’étaient concoctés que pour les enfants mineurs.
Exacerbée par cette pression que l’on mettait sur moi, je commence à sortir la nuit car le proverbe dit que « la nuit tous les chats sont gris ». Je rentre au petit matin avec des sommes faramineuses que je partage avec papa et ma tante. Cette dernière est devenue ma complice, mon « amie ».
Maintenant fini pour moi les brimades et autres travaux domestiques. Je dors sans que personne n’ose me réveiller et même ceux qui étaient chargés de mon éducation baissent la tête devant moi en servant aux autres un « lu mako mënël ? ».
Je porte désormais des fringues de classe qui coûtent très chers ; et mon portable tu l’as vu ? Je conduis une 406 qu’un de mes amants très haut placé qui ne s’occupe en passant ni de sa mère ni de ses frères et sœurs m’a offert gracieusement. Chuut !!!
Autour de moi, on m’envie alors que moi tout le luxe qui m’entoure n’est que trophée d’un travail que j’exerce sans fierté.
On me parla un jour de la station balnéaire de Saly Portudal comme étant un lieu où l’on se fait beaucoup d’argent dans le « métier » que j’exerce. Tu me loues un appartement à Saly Niakh niakhal, un quartier proche de la station balnéaire. Tu m’en demandes deux cent mille francs par mois sans que je te produise de garantie ou que je démontre l’origine de mes revenus ; Tu t’en fous ! Tu sais bien le travail que je suis venu exercer : Je me vends !
Nous sommes nombreuses à occuper seules des appartements trop chers ici comme à Dakar sans avoir à rendre compte sur la provenance de nos revenus. L’argent n’a pas d’odeur, il n’a que des couleurs. Tchimm !
Mes clients ne sont plus des noirs ou s’ils sont de peaux noires ils sont de masques blancs.
Ces blancs qui après nous avoir salis racontent leurs aventures à leurs « amis » sénégalais en des termes animaux : ils nous appellent « la chienne » ; ils utilisent des verbes comme « sauter », « se cambrer » … Chuut !
Moi je croyais comme tout le monde que la prostitution était tout simplement féminine mais je me suis trompée ; elle est aussi masculine. Toi aussi jeune homme tu te tues dans les salles de musculation ou tout autre lieu de fitness pour développer tes muscles pour ensuite te rendre à la plage à la recherche de cette blanche qui sera séduite par ton corps d’athlète ; Après commence le jeu de dupes : elle cherchera en toi des nuits chaudes et toi tu cherches en elle de l’argent car tu ne crois plus en toi.

Aidez nous à sortir de ce milieu ! Ne vous fiez pas aux apparences, nous sommes loin d’être fières. Nous prenons de l’alcool pour ne pas affronter ton regard et aujourd’hui je me rend compte que la plupart d’entre nous qui fréquentons les boites de nuit se saoule. On se trémousse sur les pistes de danse un verre de champagne à la main et une clope coincée entre les lèvres. Qui disait que notre pays est une cité religieuse ?
On a même honte de parler nos langues maternelles. Pour être à la mode c’est le français, l’anglais ou toute autre « langue maternelle » de l’autre venue de pays qu’on respecte plus. On roule les « R » et on débite vite pour faire dans la frime et en même temps camoufler les fautes commises. Fonkal sa bop waay !!!
Forum Banlieue Avenir (FOBA), bravo quelle idée ! Mais à quand le Forum Prostituées Avenir (FOPA). Aidez nous à sortir de ce milieu en nous organisant soit en GIE ou en Association ensuite financez nos projets et vous verrez !
Ne nous méprisez pas !
Aujourd’hui je n’ai plus espoir et la vie est devenue le Titanic pour moi et la mort un salut !
Je ne t’ai pas encore dit mais j’ai en ce moment entre mes mains le révolver de papa et quand tu auras fini de lire ce texte sache que je me suis mise une balle dans la tête. N’essaie pas de m’arrêter car ma décision est prise ; aide plutôt les autres pour qu’elles ne connaissent pas le même sort que moi. Adieu ! Je vous aime !
Pan ! Chutt !!!

Souleymane Amadou Ly
Julesly10@yahoo.fr
77 651 65 05
7010 28580

Chatter avec mon professeur

Aujourd’hui j’ai fini mon cours de philosophie un peu tard. Le professeur très consciencieux a jugé nécessaire de nous retenir en classe pour terminer le chapitre entamé étant entendu que les examens approchent et que les grèves interminables, tantôt des élèves, tantôt des enseignants eux-mêmes, ont fini de torpiller le quantum horaire.
Je suis arrivé à la maison au crépuscule.
Dring ! C’est mon téléphone qui sonne : c’est un nouveau message ; Je ne connais pas ce numéro néanmoins j’ouvre la boite de réception et je lis :
- Bsr, té b1 arrivée ?
Moi :- wi, merci. C ki ?
- ah tu coné pas ce numéro ?
Moi :- Non
- C Mr Diop
Moi :- Mr Diop ? mon prof de philo ?
- wi. Tu en coné dotre ?
Moi :- ah ok je vois. Merci de tinkiéter. S8 b1 arivé
- tu m mank
Moi :- Merci
- c tt ce k tu répds ?
Là je prends mon temps ; je pose mon téléphone sur le lit et je me laisse tomber sur ce dernier. Les yeux rivés sur le plafond, je reste pensive. Que me veux Mr Diop ? Celui que j’estime beaucoup et pour qui je suis prêt à suivre tous les conseils ; n’importe lesquels.
Dring ! Un autre message : - tu réponds pas ? Sache k j tm et k j n cesse de penser à toi.
Celui là je l’ai reçu comme un coup de massue. 
Que faire ? En parler à Papa ? Non ! Lui ne m’écoute jamais. Il a toujours dit tout haut à celui d’entre nous qui osait l’interpeller : « taloumala ! » (Je n’ai pas ton temps !)
Maman ? Elle aussi non ! Elle ne se concentre que sur son commerce.
A dire vrai, je n’ai aucune connexion avec mes parents. Ils nous logent, nous habillent, nous nourrissent et Basta !
Dring ! Un autre message de Mr Diop : - bne n8 et rêve de moi !
Je ne réponds toujours pas ; je me dis qu’il s’est trompé. Je m’affaire, je dors et j’oublie.
Le lendemain, je retourne à l’école, la peur au ventre. Fasses Dieu que Mr Diop ne vienne pas à l’école.
Dans la cour, je le cherche des yeux ; je regarde partout, les coins et les recoins.
- Bonjour me susurre une voix dans le creux de l’oreille.
Je sursaute ! C’est lui, Mr Diop.
- Bonjour, lui répondis je.
- Je vais être clair avec toi Mademoiselle, je t’aime et je veux sortir avec toi. Tu peux refuser mais ton refus sera synonyme de coup d’arrêt pour la poursuite de tes études. Je te donnerai un zéro pour tout travail que tu me présenteras et au Bac je ferai tout mon possible pour que tu ne réussisses pas. Réfléchis y ! Si toutefois tu es d’accord, retrouve moi chez moi cet après midi à dix huit heures.
Sur ce il presse le pas et entre dans la salle des professeurs me laissant plantée là ahurie.
A l’école aucune structure n’est mise en place pour gérer ce genre de problème et écouter les élèves qui sont dans ce genre de situation.
Dois je aller à ce rendez vous ? Non ! Je n’irai pas. Mais si je m’y rends pas il va ruiner mon avenir ; il l’a bien dit. Quel dilemme pour un élève de mon âge !
Je vais en classe et je suis calmement mes cours. Si je pouvais arrêter le temps jamais 18 heures ne sonneraient. Dommage je n’ai pas ce pouvoir.
A 18 heures, je me rends chez le prof toute inquiète. J’entre dans sa chambre et je le trouve en petite tenue. Mon sang ne fit qu’un seul tour. Je n’ai jamais vu celui que je déifiai dans cet accoutrement même dans mes rêves les plus fous.
- Tu as peur de moi ? Mets toi à l’aise. Ici, je ne suis plus le professeur mais l’homme A. Diop.
Il entra dans sa cuisine et en ressortit avec un verre rempli de boisson qu’il me tendit. Je la bue d’un seul trait ; Ensuite plus rien.
Je me réveille et il fait déjà nuit. Je me rappelle de rien mais je constate que j’ai mal au bas ventre et que j’ai du mal à marcher.
A la maison motus et bouche cousue ; je ne pipe mot à personne.
Il en fut ainsi encore et encore. On se retrouvait chez lui et il usait toujours de son pouvoir de persuasion, de l’ascendance qu’il a sur moi qui suis son élève, pour me violer.
Il a tenu parole ; je n’avais plus besoin de travailler récolter la meilleure note en classe. Mes camarades n’étaient pas dupes ; ils savaient bien qu’il se passait quelque chose entre le prof de philo et moi. Les plus pervers écriront sur tous les murs de l’école : « Mr Diop et F.D sortent ensemble ».
Moi cela ne me gênait plus : « yakhou na té Mr Diop moma yakh » !
Le jour des anticipés de philo approchait inexorablement et moi j’avais d’autres préoccupations : j’avais des nausées, des palpitations et la nuit je dormais pas. Je vomissais à tout vent.
Mon père, inquiet, s’en ouvra à ma mère qui ne sut apporter aucune réponse. Ils se décidèrent de m’amener chez le médecin pour une consultation.
Comme « Lou dé rék, khégne sou neubé » et « lou teuweu kham dafa yagoul », le médecin diagnostiqua une grossesse trois mois ; Déjà !
Comment est ce possible ? Qui en est l’auteur ?
C’est cette dernière question à laquelle je ne voulais pas répondre qui a fait sortir mon père de ses gongs :
- Fille fornicatrice ! Demain à la première heure tu quittes ma maison.
Ma mère, elle, ne cessa de pleurer et de se lamenter :
- Euy, louma déf Yalla ? (Qu’ai-je fait au bon Dieu ?)
Moi, je m’emmure dans un mutisme total sachant ce qui me reste à faire. La nuit, je me retire dans ma chambre et me mets sur ma table de travail afin d’écrire une missive à mes parents :
« Papa ! Maman !

Je sais que vous êtes très déçus par mon attitude et que jamais vous ne me
pardonnerez.
L’auteur de ma grossesse n’est rien d’autre que mon professeur de philosophie
Mr Diop. Cependant, je vous demande de ne pas aller le voir car il va nier ;
c’est un lache. Porter plainte contre lui ne changera rien ; il purgera sa peine et
sera élargi Au bout de cinq pauvres années sans pour autant que ma douleur 
ne s’estompe.
Racontez mon histoire aux enfants, aux jeunes pour qu’ils sachent et pour qu’ils
soient suffisamment armés contre ce genre de charognards.
Ensuite ouvrez vous à mes petites sœurs et frères pour qu’ils osent vous parler
leurs problèmes.
A Mr Diop, seul mettre ma mort sur sa conscience peut lui pourrir la vie et celle
de tous ceux de sa race qui ont investi nos écoles primaires, nos collèges, nos
lycées et même nos « daaras » (écoles coraniques) pour voler la vie à des
filles et garçons innocents avec une impunité déconcertante.
Je vous demande pardon de prendre sur moi la responsabilité de mettre fin à mes
jours cette nuit. Papa, demain je quitterai ta maison mais ce sera les pieds
devant.
Je vous aime. Embrassez mes frères et sœurs de ma part et prenez soin d’eux.
Adieu ».
Toi aussi tu peux faire quelque chose. Dénonce et combat ! 


Souleymane Amadou Ly
Julesly10@yahoo.fr
77 651 65 05

Fo Rère ?

Defar bamu baakh
Té kham ni dou moudj bakh.
Pathial bamou pathie
Baniou si sakh nathie.
Khékh ndakh Vivi
Khoulo ndakh Titi.
Taille basse lay sole
Bouko nékhé nek folle.
Beune tougne, bayi nop
Diaro bassi lamigne hop !
Goudéme Nirvana
Beuthieuk nélawnaa.
Féthie baci youza
Takhou ko dém youza (USA).
Pabi faléwoul
Mere bi topatoul.
Dou togg dou yékk
Yéwou rek lékk
Légui dafay naane
Deuk ci mbaraane.
Outoul khamkham
Sokhla woul Ngalam.
Wakhou pithie lay wakh
Koumou séne diéma nakh.
Khaliss lay weur
Togatoul ci keur.
Bayam lakhou dioy
Dou kheuy reub sooy.
Dawaal auto tak lunettes
Mome dou doundou lou nette.
Deuk ci apparte mom késsé
Dou fanane mome késsé.
Faté nii yala moungui noté
Té bou dioté rek mou woté.
Niko djiguène moy tolam
Té ci mom la défone ngalam.
Lou takh mou foyé rotam
Déme ba faté fotame.
Dom magg dégue
Li ndeyam dane teugue.
Mou youkhou dioye khatiou
Méw mimou nampone wathiou
Djiguène bouné yaye la.
Boussa dome magg yaay la !!!

Souleymane Ly
776516505